Christine Gendre-Bergère
Les suites gravées
Quand mon attention se fixe sur un sujet, je commence par une recherche documentaire tous azimuts. Je lis des livres, des articles, je m’arrête sur des images. Assez rapidement, j’ai une idée d’ensemble. Le choix du format des plaques de cuivre est primordial. Ensuite, normalement l’image récurrente de la série s’impose, ainsi que souvent un détail particulier. Ils vont donner sa cohérence à l’ensemble. Je commence alors à graver une première estampe. La série s’organise au fur et à mesure. Le choix de la couleur, ou des couleurs en cas de superposition, fait toujours l’objet d’essais, d’hésitations. Les bifurcations sont possibles et même fréquentes. La première gravure réalisée n’est pas forcément la première de la série finie. Je préfère d’ailleurs parler de suite gravée plutôt que de série qui évoque une production industrielle.
Les suites gravées se sont imposées dans mon œuvre car elles permettent d’approfondir un thème, d’aller au bout de ce qu’il m’inspire, de le traiter sous différentes facettes, de rendre compte autant que faire se peut de sa complexité, de sa richesse. Par ailleurs, je trouve que lors d’une exposition, chaque gravure est mise en valeur par la présence des autres. C’est un peu comme un grand livre ouvert !
Les superpositions
Une des richesses de la gravure est que l’on peut jouer avec ses plaques lors de l’impression. C’est une des raisons qui m’ont poussée à imprimer moi-même. Ainsi, après une première impression, il est toujours possible d’imprimer deux ou plusieurs plaques qui apparaitront en superposition sur la même feuille de papier. Superposer deux plaques, de même taille ou de tailles différentes permet de présenter deux regards, deux points de vue sur le même sujet. J’aime beaucoup cette option. C’est presque devenu presque une signature.