Ana Sartori
Dire que l’art est essentiel dans nos vies est comme dire que l’air et l’eau sont essentiels à nos corps. Une vie d’artiste est une série d’intentions réflexives dont nous utilisons pour créer/imaginer des œuvres en traçant un sillon dans notre propre histoire.
Mon travail fonctionne dans un principe exploratoire, comme un processus dont chaque œuvre fait partie du temps long. Elles questionnent et cherchent à créer des ruptures et des renouvellements dans une dynamique de l’évolution de ma pratique permettant de jouer entre traditions et expérimentations en lien avec les sciences humaines et sociales, la littérature, le cinéma, la philosophie, la psychanalyse, etc.
Une dynamique de la pensée renforcée par les traditions et approches contemporaines dans la diversité des supports, des échelles, continuité, adaptations, réinventions et des relations sémantiques et plastiques conventionnelles, inventées ou détournées. J’accorde une grande importance à la sensibilité et aux intuitions, champs impalpables, autant que le processus d’invention.
Sur la gravure :
« On grave la matière. Attaché à sa plaque on cherche une étape émergente, avec ses outils on investit les traits, les masses. On cherche le centre vital de l’expression. Par des évidements on inscrit les signes absents et la surface reproduite comme un miroir multiple devient la trace ancestrale. La gravure est territoire. » A.S.