Isabel Mouttet
La gravure m’a permis de lier mes expériences passées grâce à l’esprit particulier que suscite le travail au burin. Comme un projet d’architecte, une gravure au burin se compose trait par trait en accordant une grande importance au vide. Comme l’unique trait de pinceau chinois, chaque trait de burin peut jouer des variations de nuances. Le travail est comme une méditation entre géométrie et écriture.
Graver pour moi c’est laisser une trace, écrire la mémoire, construire des rythmes.
Chaque plaque gravée est conçue autonome mais elle peut dialoguer avec une ou plusieurs plaques en étant imprimée sur le même papier. Le travail sur des séries de plaques et leurs combinaisons apporte un intérêt plus important encore à la notion de multiple que la gravure porte déjà en elle.
Parcours
Après un diplôme d’architecte en 1981, et un travail d’illustratrice de presse et d’édition pendant une dizaine d’années, j’ai suivi une formation à la calligraphie et la peinture chinoise et j’ai peint à l’encre pendant quelques années. J’ai découvert la gravure en 2005 et depuis je me consacre exclusivement à ce mode d’expression. Depuis 2005, j’ai gravé 150 plaques exclusivement au burin et participé de nombreuses fois aux principales biennales et triennales en France et à l’étranger :
Allemagne, Arménie, Belgique, Bulgarie, Canada, Chine, Croatie, Espagne, Égypte, Etats Unis, Japon. Ces participations à des concours de gravure, avec des dates de rendu et parfois une thématique sont un moteur pour un travail régulier de même que les participations à des expositions collectives où le plaisir est de découvrir d’autres modes d’expression.
Une résidence d’artiste en Lettonie, un séjour au Canada et en Arménie lors de deux biennales là bas et un séjour au Japon lors d’une exposition avec quelques autres graveurs, m’ont durablement marquée.